1. Prise en main, ergonomie
Reprenant le boîtier tropicalisé du Nikon D200, le S5 Pro n'a pas à pâlir de sa finition. Sur le dessus du boîtier nous retrouvons le deuxième écran si cher à Nikon. Les habitués y verrons un repère de plus, en arrivant des appareils reflex Nikon. Le gripp de l'appareil est très bon, malgré le poids, il tient particulièrement bien en main, notamment grâce à la place qu'offre la poignée. Cette dernière accueille sans problème tous les doigts d'une grande main.
Ce S5 Pro propose évidement le testeur de profondeur de champs, la commande d'entrainement, et, de manière générale, assez de commandes dédiées pour permettre une manipulation rapide et aisée. L'écran ne sert plus alors que pour la visualisation et nous n'avons plus besoin de sortir l'œil du viseur pour les différents réglages. Notons, et les amateurs de photographie en studio seront ravis, la prise synchro flash sur le côté de l'appareil, une prise qui devient, et c'est dommage, rare sur les boîtiers numériques.
Le viseur du S5 Pro est somme toute correct en taille et en grossissement, il offre bien entendu le quadrillage en semi transparence. Son déport le rend agréable d'utilisation, nous regretterons toujours qu'à ce prix les reflex numériques ne proposent pas de "vrai" viseur, quitte à se passer de flash embarqué. Mais ce jugement n'engage que Pixelvalley.
Le S5 reprend l'imposante batterie du Nikon D200 ce qui lui confère une autonomie de plus de 700 clichés
2. Le Fuji S5 Pro en prise de vue
C'est en prise de vue que le S5 Pro se détache vraiment de la concurrence. Outre la plage dynamique étendue, cet appareil photo numérique reflex propose des simulations de film. Trois "films négatifs et un inversible".
Bien entendu, il ne faut pas s'attendre à trouver sur ce reflex un quelconque mode automatique ou des modes scènes !
L'autofocus est lui aussi tiré du Nikon D200 et propose 11 collimateurs. Son efficacité laisse rêveur et nous le trouvons même plus efficace et plus rapide en multipoints. Évidemment avec un objectif lumineux dessus, l'appareil est d'autant plus performant, cela même et surtout en intérieur. Les commandes d'entrainement disposées sur le boîtier permettent une dextérité incroyable en reportage pour le suivi de sujets en mouvement ou une rafale inopinée.
Nous avons bien entendu testé la plage dynamique étendue. Plusieurs positions sont possibles : Auto, 100%, 200 % et 400 % ainsi que tous les réglages intermédiaires. Force est de constater que la plage dynamique Auto répond à la plupart de nos besoins, dans la mesure où elle est couplée à la cellule d'une grande précision. Nous récupérons ainsi beaucoup de matière dans les zones contrastées. C'est un vrai bonheur que d'avoir un capteur se rapprochant nettement plus de la vision humaine que ce que nous connaissons habituellement. Les contre-jours deviennent des plus agréables dans la mesure où les ombres contiennent très souvent la matière nécessaire à un post-traitement.
Côté gestion des couleurs, le S5 Pro diffère nettement du D200. Nous avons trouvé une balance des blancs auto tirant vers le bleu. Bien que cet aspect soit modéré, les images n'ont, du coup, plus du tout la même connotation. Nous préférerons la corriger en manuelle, en montant à des températures de l'ordre de 5500 à 5900°. L'appareil dispose de plusieurs réglages de balance des blancs personnalisables, un vrai plus pour couvrir la plupart des situations habituelles en reportage. Rappelons qu'en format RAW, l'image est enregistrée brute, sans balance de blancs. Remarquons que l'écran LCD ne fait qu'accentuer ce rendu, il faudra éviter de s'y fier...
L'appareil, étonnamment, ne donne pas du tout les mêmes rendus couleur en RAW et en JPEG. Les JPEG sont naturellement plus saturés et semblent être plus durs dans les dégradés. Cette différence est d'autant plus visible lors des simulations de film.
Les simulations de film justement, ne permettent plus de régler la plage dynamique propre à Fujifilm. La différence se fait sentir suivant les films simulés. Les traitements F1 a, b et c (simulation négatif) offrent des rendus très doux et très agréables, supportant bien le JPEG. Le rendu F2 (diapo), plus saturé bien sûr ne pourra pas se passer du format RAW. En effet, la saturation étant plus forte en JPEG, et les nuances plus faibles, cette simulation donnera des résultats parfois surnaturels, à déconseiller pour du portrait (hors RAW). Note : ce test a été réalisé avec le développeur "Hyper Utility 3".
La gestion du petit flash embarqué est de bonne qualité et permet de garder des lumières ambiantes très agréables, nous reconnaissons avec plaisir Fuji dans ce traitement.
Le rendu du piqué sur le S5 Pro nous a semblé moins poussé que sur le D200. Il semblerait en effet, que dans le traitement interne de l'appareil photo, la netteté par défaut soit plus douce sur le Fuji S5 Pro que sur le D200. Un détail s'il en est.
La gestion du bruit de l'appareil photo numérique reflex Fujifilm S5 Pro est hors normes. Aucune déperdition de couleur n'est à noter, et le résultat est proche de la perfection jusqu'à 1600 ISO ! Nous pouvons, dans la pratique, shooter jusqu'à 1600 ISO sans se poser la moindre question. C'est une autre façon de voir les sensibilités en photo numérique. La sensibilité maximale sera exploitable pour une utilisation finale non professionnelle. Pour des amateurs/experts, comme pour ceux qui débutent en photographie professionnelle, cet appareil Fuji offre de grandes possibilités...
Conclusion
Depuis l'adoption du boîtier du D200, la série S de Fuji est en passe de devenir une référence en matière de photographie amateur/expert. L'appareil regroupe une finition et une prise en main de très haut niveau, un traitement logiciel doux et agréable, où la faiblesse de la balance des blancs tient plus lieu de détails. Son capteur à haute plage dynamique et ses simulations de film, ne font que multiplier ses possibilités, de même que la gestion du bruit profondément discrète et efficace. Bien que son rendu d'image soit généralement un peu en dessous du Nikon, ses capacités et sa polyvalence nous l'on fait préférer.