1. Prise en main, ergonomie
Physiquement, le D60 reste très proche du Nikon D40x. Les plastiques utilisés offrent une granularité rassurante et des gripp en amélioration. L'accroche est bonne et la place destinée à recevoir le pouce du photographe s'avère très étudiée. Le nombre de boutons sur l'appareil est toujours dérisoire, une mesure néanmoins nécessaire pour « rassurer » certains néophytes boutonnophobes. Rappelons que les commandes dédiées offrent des accès directs et précis à certaines fonctions et rendent l'utilisation d'un reflex plus simple. Les plus grandes évolutions depuis le Nikon D40x ne sont pas physiques mais logicielles.
Nikon était jusque-là réputé pour fournir des appareils aux menus, très complets certes, mais quelque peu fastidieux tant les menus s'allongeaient à perte d'écran. Voici que la firme nippone a considéré les griefs des utilisateurs et livre désormais un boîtier résolument tourné vers les photographes débutants en photographie reflex. Toujours très fournis, les menus sont désormais complétés par des illustrations, des dessins ou des photos permettant une compréhension des réglages simple et rapide. Les explications textuelles sont toujours disponibles via un simple bouton. Ainsi la vitesse, le diaphragme ou encore la balance des blancs sont désormais « visibles ».
Par exemple, vous trouverez maintenant une photo d'éclairage à incandescence à côté de l'icône de balance des blancs ressemblant à une ampoule, plutôt que le terme, peut-être un peu barbare, tungstène. Le réglage du diaphragme a aussi son illustration, qui se ferme ou s'ouvre en temps réel suivant le réglage choisi. Une très bonne avancée donc pour ce nouveau reflex.
2. Le Nikon D60 en prise de vue
Nous connaissons de longue date la fiabilité de rendu des reflex Nikon, même en entrée de gamme. C'est donc avec le souvenir d'un bon boîtier que nous avons épluché les clichés sortis du Nikon D60 et de son objectif de kit.
L'exposition, comme nous en avons l'habitude avec le matériel Nikon est fiable. Même par très forte luminosité, les sous expositions sont très rares. Concernant la balance des blancs, les pré réglages sont bons, mais, point très important pour un entrée de gamme, la partie automatique est (toujours) d'une très grande précision. Seuls les débuts de journée, où la lumière est encore très froide, bleutée, peuvent tromper la balance. Le rendu restera naturel du fait de l'ambiance que nous trouvons aux heures matinales, mais les parties sombres entre autre, accusent le coup. Un détail s'il en est, car la correction pour ce type de photos leur enlève le côté naturel.
Côté couleur, nous sommes un peu plus mitigé. En effet l'appareil, par défaut, sature beaucoup et perd ainsi non seulement en fiabilité d'image, mais aussi en matière. Certaines parties peuvent donner des à-plats de couleurs, disgracieux et effaçant ainsi les détails. Ce problème est minime, il suffira de baisser un peu la saturation dans le menu de l'appareil photo. Pour le reste, la saturation ravira les photographes débutants, trouvant de cette manière des photos très colorées.
L'objectif du kit est correct, même s'il n'est pas très lumineux. Sa distance de mise au point minimale est assez rapprochée pour permettre de faire de la proxi photographie, un prélude à la macro. Le piqué, sans être transcendant est lui aussi correct, notamment lorsque l'on ferme le diaphragme d'un cran ou deux. A pleine fermeture (F/32), il est décevant et perd en qualité d'image. Rien d'extraordinaire là-dedans, c'est très courant. La stabilisation est efficace et permet de photographier à ¼ de seconde à main levée, à condition de ne pas avoir abusé de café. Si nous y prenons soin, les poses lentes de près d'une seconde sont même accessibles ! Seules contreparties, le poids et l'encombrement de l'objectif s'en ressentent. La consommation également.
Le Nikon D60 propose aussi une « extension de la plage dynamique », argument très en vogue cette année. Le système est efficace (D-lightning) et permet, à la prise de vue, de conserver bien plus de détails dans les ombres par lumière très dure par exemple. Les photos en contre-jour y trouvent aussi leur compte et gagnent franchement en naturel. Le plus gros défaut du D-Lightning est le ralentissement de l'appareil.
La gestion du bruit du Nikon D60 suit le même chemin que son prédécesseur. Les images sont d'une propreté sans reproche aux premières sensibilités. Passé les 400 ISO, le piqué descend nettement au profit d'un bruit maîtrisé et dont le rendu reste discret. Les 3200 ISO annoncés, bien que meilleurs que ce nous avons pu connaître auparavant sont encore trop détériorés pour être satisfaisants. En basse lumière, le bruit est bien plus visible à cette sensibilité.
Conclusion
Les évolutions qu'apportent le Nikon D60 sont tout à son honneur. L'entrée de gamme de Nikon est désormais très orienté débutant et garde encore les possibilités pour des amateurs au budget réduit. Si l'on passe l'absence de motorisation AF intégré au boîtier. La prise en main a franchement gagné en facilité, les rendus toujours en amélioration, grâce notamment au D-Lightning et à la stabilisation (VR) raviront ceux qui changent de type d'appareil en quête de qualité. L'autofocus est tout de même en dessous de la concurrence (3 collimateurs) mais se rattrape sur une réactivité sans faille. Un appareil à conseiller aux débutants en photographie reflex.