Quand la technologie ne peut éviter le flou
Nous avons des appareils photo numériques toujours plus performants, toujours plus intelligents, notamment les compacts. Mais alors pourquoi ratons-nous encore des photos ?
Nous avons des appareils photo numériques toujours plus performants, toujours plus intelligents, notamment les compacts. Mais alors pourquoi ratons-nous encore des photos ?
Il est possible que trop d'utilisateurs oublient, ou aient oublié au moins une fois qu'une photo, c'est d'abord de la lumière. Et qu'aucun appareil ne peut éviter le flou s'il n'y a pas assez de lumière. Un appareil photo, c'est une boîte à lumière, si la lumière fait défaut, et/ou que l'objectif n'est pas assez lumineux, le flou est inévitable.
Appareil photo Numérique Pentax
Nous sommes de plus en plus habitués à pouvoir changer la sensibilité de nos appareils photo numériques, alors que cela n'était tout simplement pas possible il y a quelques années avec la technologie des films argentiques. Nous avions une sensibilité donnée pour 24 ou 36 clichés. Aujourd'hui la sensibilité fait partie des critères de choix d'un compact numérique. Rappelons déjà qu'un appareil photo numérique, un capteur, plus précisément, n'a qu'une seule et unique sensibilité ! Le gain de sensibilité se fait par amplification d'un signal électrique. Le bruit, selon le même principe est toujours égal, à toutes les sensibilités. Il est simplement plus visible lorsque le signal est amplifié.
Plus le temps passe, plus nos appareils photo numériques compacts (et bridges) nous proposent des modes scènes, des modes résultats, des intelligences artificielles de plus en plus poussées. Alors pourquoi donc ratons-nous encore des photos ? Pourquoi avec les doubles stabilisations et les modes supra-intelligents avons-nous encore des photos floues ?
Logo d'automatisme Panasonic
Et bien toujours pour cette raison, pourtant simplissime qu'une photo, c'est de la lumière. Et que quand un appareil photo numérique dispose d'un objectif pas franchement lumineux, que les hautes sensibilités ne sont toujours pas exploitables, le flou arrive bien vite. En plus, il est honteux de nos jours de demander au(x) modèle(s) de ralentir pour éviter le flou. Avec tant d'automatismes et d'intelligence, cela parait anormal. Pourtant, et c'est physique, à 1/15 de seconde il faut être bien calé pour éviter le flou et avoir des sujets assez calmes. Et ce, du compact à 50 € au reflex à 9 000 € !
Automatisme dévellopé par Panasonic
Si demain, un compact sort avec un 35 mm fixe (équivalent) qui ouvre à f2 et un stabilisateur tel que les constructeurs savent les concevoir aujourd'hui, bien des utilisateurs seraient étonnés. Certes, la polyvalence en prendrait un coup, mais peut-être aurions-nous enfin un appareil vraiment rapide, réellement apte à saisir LE souvenir en lumière ambiante de la vie de tous les jours.
Peu importe les intelligences, les modes scènes ou résultats puisqu'au final le plus puissant des logiciels donnera 1/30" à f4 ou 1/125 à f5,6. Outre la notion (hasardeuse 9 fois sur 10) de balance des blancs, les caractéristiques d'une photo n'ont pas évolué depuis le début : une vitesse, une ouverture.
Lorsque les prêt-à-photographier sont apparus, nombre d'entre nous étaient heureux de voir enfin la photo à la portée de tous. Ces petits appareils vendus en ces temps reculés moins de 50 frs, shootaient à vitesse et diaphragme unique : 1/60" et f5,6 ! Aucun réglage, aucun automatisme, aucun mode scène, trois lentilles de plastique, une lamelle métallique et nous avions un appareil bien plus réactif que ceux que nous utilisons chaque jour.
Appareil photo jetable Kodak
Le but de ce dossier n'est bien évidemment pas de faire l'apologie des appareils photo jetables, mais de relativiser un peu sur nos appareils et ce que nous en attendons. Faire une photo sans flash en intérieur n'a jamais été chose facile. Toutes les nouvelles technologies peuvent aider dans bien des cas, mais ne pourront jamais compenser un manque de lumière.